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Revue de presse Afrique - A la Une: les civils en premiere ligne au Sahel

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Les commentaires des quotidiens et hebdomadaires africains sur l'actualité du continent. Présentée du lundi au jeudi par Frédéric Couteau, le vendredi et le samedi par Catherine Potet. Un regard original, souvent ironique et parfois sans complaisance sur les événements petits et grands qui font l'actualité de l’Afrique.

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Paris, France

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RFI

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Les commentaires des quotidiens et hebdomadaires africains sur l'actualité du continent. Présentée du lundi au jeudi par Frédéric Couteau, le vendredi et le samedi par Catherine Potet. Un regard original, souvent ironique et parfois sans complaisance sur les événements petits et grands qui font l'actualité de l’Afrique.

Language:

French


Episodes

À la Une: bouleversement politique au Togo

3/28/2024
Dans la nuit du 25 au 26 mars, une nouvelle Constitution a été adoptée. Désormais, précise Jeune Afrique, « le président de la République ne sera plus élu au suffrage universel direct mais par les députés et sénateurs réunis en Congrès. Cette petite révolution en Afrique francophone a été présentée par ses initiateurs comme une mesure "moderne" visant à réduire la prépondérance du président de la République et à améliorer la collaboration entre les pouvoirs exécutif et législatif. […] Très vite, pointe Jeune Afrique, beaucoup d’opposants se sont indignés de cette révision constitutionnelle. Et pour cause : les élections législatives ne s’étant pas tenues avant le 31 décembre 2023 comme le calendrier électoral l’imposait, certains estiment que le mandat des députés actuels est terminé, et donc que ce changement de Constitution est illégitime. D’autres, au contraire, invoquent l’ancienne Constitution, qui dispose que les députés de la législature en fin de mandat restent en place jusqu’à la prise de fonction des nouveaux élus. » Une monarchisation du régime ? Quoi qu’il en soit, relève encore Jeune Afrique, « le basculement vers un régime parlementaire, qui retire aux Togolais le droit d’élire directement leur président de la République, fait craindre à certains une monarchisation du régime. L’opposition, qui espérait faire des prochaines élections législatives et régionales une étape vers l’alternance, voit ses ambitions s’évaporer ». Et « certains opposants redoutent que Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 après avoir succédé à son père Gnassingbé Eyadema, lui-même au pouvoir pendant plus de 37 ans, ne devienne président à vie ». D’autant que la constitution togolaise avait déjà été récemment modifiée… C’est ce que rappelle le site d’information Actu Niger : « Cette révision fait suite à celle intervenue en 2019 et qui avait eu comme objet, la limitation à deux des mandats présidentiels. Ce qui avait déjà permis de remettre les compteurs à zéro pour le président Faure Gnassingbé dont la candidature pour la prochaine élection présidentielle ne souffre d’aucun doute. (…) L’adoption de cette nouvelle révision de la Constitution a (donc) aussitôt suscité une levée de boucliers de l’opposition et des associations de la société civile », relève encore le site nigérien. L’opposition vent debout Hier mercredi à Lomé, précise le site Togo Breaking News, « des organisations de la société civile et 19 partis politiques regroupés au sein du Front "Ne touche pas à ma Constitution" ont appelé les togolais à se mobiliser contre le changement de la constitution. Mais la rencontre a été interrompue par les forces de l’ordre à coup de grenades lacrymogène »,au motif que celle-ci n’avait pas été autorisée. Pour ce front, le« changement de la constitution est "une trahison des élites dirigeantes du pays" et il appelle à la résistance les agents de la fonction publique, les membres des corps constitués, les membres du corps judiciaire, les professions libérales, les religieux, les chefs traditionnels, les syndicats, bref toute la population togolaise ». L’alternance au Sénégal : quelles premières mesures ? À la Une également, le Sénégal avec les attentes après l’alternance. Quelles vont être les premières mesures du président Bassirou Diomaye Faye ? Les dossiers brûlants sont nombreux, notamment la situation économique : « Quand le président Bassirou Diomaye Faye recevra les comptes de l’État après son installation, il pourrait sursauter, tellement la situation macro-économique est tendue », relève Walf Quotidien, qui pointe, entre autres, « le poids de la dette publique du pays qui atteint presque 13 000 milliards de FCFA ». Autre question : qui va faire partie du nouveau gouvernement et qui pour le diriger ? Il est trop tôt pour faire des pronostics mais d’ores et déjà le site d’information Seneplus prévient : il faut de nouvelles têtes. « L’élection de Diomaye Faye symbolise un désir profond de renouvellement au sein de la...

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À la Une: sacré Sénégal!

3/27/2024
La victoire de l’opposant Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle et surtout le processus démocratique et populaire sans tache qu’ont finalement su mettre en place les Sénégalais font encore couler beaucoup d’encre ce mercredi. La presse sénégalaise continue de savourer cette victoire de la démocratie. Ainsi, commente le quotidien 24 Heures, « ils étaient 19 gladiateurs à descendre dans l’arène, chacun porteur d’une potion magique destinée à parfumer le riz de millions de Sénégalais. À l’arrivée, un seul a eu l’immense privilège de lever les bras au ciel en signe de victoire ! Pourtant, après bien des péripéties et un parcours parsemé de chausse-trappes, nombreux étaient ceux qui craignaient des lendemains de feu dans ce pays connu pour être, dans un océan agité, un îlot de démocratie et de cohabitation pacifique entre communautés politiques, religieuses et ethniques. Rien de tout cela. Bien au contraire, s’exclame 24 Heures, les vaincus sont tous sortis de leur torpeur pour féliciter le vainqueur. C’est cela le pays de Senghor, de Diouf, de Wade, de Sall et aujourd’hui de Bassirou Diomaye Faye. L’histoire continue. Pourvu que jamais le grain ne meurt. » Une leçon de démocratie « Sacré Sénégal ! », lance pour sa part Jeune Afrique. « Inquiétude, violence, manipulation, corruption, dérive dictatoriale, fraude annoncée : tout a été dit, écrit et prédit, surtout le pire, à propos de la présidentielle de ce 24 mars. (…) Résultat, pointe le site panafricain : malgré le sentiment d’avoir frôlé moult fois le bord de l’abîme, nous avons assisté à une troisième alternance et à une leçon pour tous ceux, et ils furent nombreux, qui se sont échinés à moquer les Sénégalais, alors que personne ne leur arrive à la cheville en matière de transparence électorale et de vigueur démocratique. (…) Ici, poursuit Jeune Afrique, impossible de faire dire aux urnes autre chose que ce que les citoyens ont exprimé. Ici, les institutions, comme le Conseil constitutionnel, jouent leur rôle et ont le dernier mot, fût-ce en contrariant le palais présidentiel. Ici, les militaires restent dans leurs casernes et ne se préoccupent que de sécurité. Ici, être président ne signifie pas que l’on a forcément raison et que l’on a de comptes à rendre à personne. Ici, enfin, on peut décider d’affronter la toute-puissance de l’État et finir par l’emporter. » Double avertissement Pour Le Monde Afrique, « cette nette victoire sonne un double avertissement. Aux chefs d’État africains tentés, comme Macky Sall, de s’accrocher indûment à leur siège. En insinuant qu’il pourrait, contre la Constitution, briguer un troisième mandat, puis en multipliant les manœuvres destinées à museler les opposants et à entraver le processus électoral, le président sortant apparaît comme un artisan de la défaite de son camp. Ses efforts pour présenter le Sénégal comme un “pays émergent“, grâce à quelques grands travaux et à la promesse de l’exploitation de gisements de pétrole, n’ont pas convaincu la masse des laissés-pour-compte, attirés par la promesse d’une “rupture“. Avertissement enfin aux pays occidentaux comme la France, pointe encore Le Monde Afrique, qui, désormais en concurrence avec bien d’autres puissances, doivent tirer les conséquences d’un contexte africain qui ressemble de plus en plus à une phase nouvelle de la longue histoire de la décolonisation. » Où va le Togo ? Le Sénégal en pleine vitalité démocratique… et au Togo bien des interrogations après l’adoption lundi par les députés d’une nouvelle constitution qui instaure un régime parlementaire… « Il y a de quoi être stupéfait, soupire Le Pays à Ouagadougou. Faure Gnassingbé qui a succédé à son père en 2005, dans les conditions que l’on sait, a déjà tripatouillé la même Constitution pour se maintenir au pouvoir. En fin de course, et n’ayant plus la possibilité de briguer un nouveau mandat, va-t-il faire valoir ses droits à la retraite et passer le témoin à un autre ? Ou bien va-t-il profiter de cette nouvelle porte...

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À la Une: un vent nouveau souffle sur le Sénégal

3/26/2024
« Rupture », « séisme politique », « ère nouvelle », « nouveau chapitre », « espoir », « trajectoire inspirante » : les commentaires fusent dans la presse sénégalaise, et au-delà, au lendemain de la victoire de Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle. Une victoire qui se concrétise dès le premier tour ­­- en attendant les chiffres définitifs - au travers des messages de félicitations qui lui ont été adressés. En premier lieu, celui d’Amadou Bâ, le candidat de la coalition présidentielle sortante, qui a reconnu sa défaite et qui a souhaité à son adversaire « réussite et succès » à la tête du pays. Commentaire du quotidien 24 Heures à Dakar : « le sourire mi-figue, mi-raisin du candidat de Benno, Amadou Bâ, cache mal son amertume face au poulain avec lequel il collaborait à la Direction générale des impôts. 24 heures après la compilation des résultats, le verdict des urnes sonne comme un uppercut : Bassirou Diomaye Faye, le numéro 2 de Pastef a fini de déjouer tous les pronostics qui le voyaient comme un bon deuxième (…). Son élection à la magistrature suprême a entraîné un torrent de commentaires aussi puissant que le tsunami qui l'accompagné à la tête de l’Etat. » Tournant… « Ce qui rend cette élection exceptionnelle, pointe pour sa part WalfQuotidien, réside dans le fait que Bassirou Diomaye Faye est sorti de prison (il y a 11 jours), alors que le Sénégal était en pleine campagne électorale. Incarcéré suite à une publication critiquant la justice sénégalaise en relation avec une affaire impliquant Ousmane Sonko, il a été libéré en même temps que ce dernier. Les deux hommes ont décidé de mener campagne sur l’ensemble du territoire sénégalais, aboutissant aujourd’hui à une victoire éclatante et incontestée. Le geste d’Amadou Bâ, ainsi que la réussite de la stratégie d’Ousmane Sonko, marquent un tournant dans la vie politique sénégalaise, relève encore WalfQuotidien, illustrant un exemple de transition démocratique et de maturité politique. » Exemplarité… Et c’est ce que salue la presse de la sous-région… « Dans un monde où la démocratie est souvent mise à l’épreuve, le Sénégal se dresse comme un phare d’espoir, prouvant que la voix du peuple est non seulement entendue mais célébrée », affirme Sahel Tribune au Mali qui parle aussi de « trajectoire inspirante. » « Un dénouement qui inspire », renchérit Ledjely en Guinée. Aujourd’hui au Burkina Faso n’en revient toujours pas : « de la prison au palais (présidentiel) de l’Avenue Roume, c’est inédit, surtout après le tangage politique et judiciaire au long cours, qui a fait craindre que la démocratie sénégalaise se saborde sur l’autel des intérêts partisans. C’est une leçon de chose politique que le Sénégal administre à l’Afrique, à la sous-région, une leçon dont les professeurs sont la jeunesse sénégalaise, qui a cru au Pastef, en Ousmane Sonko et en Bassirou Diomaye Faye. Qui l’eut cru ? », s’étonne encore Aujourd’hui. « Il y a 10 ans, radiés de l’effectif des Impôts où ils étaient inspecteurs, Sonko et Diomaye avaient comme patron un certain Amadou Bâ, et une décennie après, ils tiennent leur revanche. Et quelle revanche ! » Défis immenses… En tout cas, remarque Le Pays, toujours à Ouagadougou, « maintenant qu’il est passé de la prison au palais présidentiel, le plus dur commence pour Bassirou Diomaye Faye. Les défis qui attendent le numéro deux du Pastef sont immenses, lui qui, en plus de travailler à sortir de l’ombre de son mentor, devra se montrer à la hauteur des aspirations de ses compatriotes. Le successeur de Macky Sall aura tout à prouver durant le quinquennat qui est en train de s’ouvrir à lui. » Et « on attend de voir le rôle que jouera Ousmane Sonko dans le dispositif du nouveau pouvoir. Et surtout si ce dernier saura faire avec l’heureux élu un tandem gagnant à la tête de l’État sénégalais. » Une feuille de route ambitieuse… En attendant, dans son premier discours hier, Bassirou Diomaye Faye « a réaffirmé avec force ses priorités », relève Seneplus à...

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À la Une: la présidentielle au Sénégal, les jeux sont faits…

3/25/2024
Les chiffres ne sont pas encore officiels, mais pour la presse sénégalaise, c’est tout comme… L’opposant Bassirou Diomaye Faye est en tête de la présidentielle et il ferait même un coup gagnant, comme on dit en Afrique de l’Ouest, avec plus de 50% des voix et donc une victoire dès le premier tour. « De mémoire électorale, c’est du jamais vu ! », s’exclame le quotidien 24 Heures. « Les électeurs sénégalais semblent sanctionner douze ans de pouvoir. Pour un opposant qui a été interdit de faire des enregistrements pour le journal de campagne de la télévision nationale ; pour quelqu’un qui a été privé de ses bases politiques en étant envoyé en prison ; pour quelqu’un qui a fait une (seule) semaine de campagne électorale (…), les résultats provisoires récoltés sur la majorité des centres de votes de la diaspora et au niveau national semblent sans équivoques. Les tendances sont lourdes ! La coalition “Diomaye Président“ a fait un raz de marée dans les bureaux de vote les plus importants. » Félicitations… « Happy birthday Mister President », bon anniversaire M. le Président, titre en Une WalfQuotidien. Avec cette photo pleine page de Bassirou Diomaye Faye, les bras levés en signe de victoire. « Bassirou Diomaye Faye fête aujourd’hui son anniversaire, précise le quotidien dakarois, et à 44 ans, il devient le plus jeune président de la République du Sénégal. Selon plusieurs sources proches de son parti Pastef, le protocole militaire s’est rendu dans la nuit à son domicile pour le sécuriser. D’ailleurs, la plupart des candidats l’ont félicité et ont reconnu leur défaite. Ainsi, Bassirou Diomaye Faye passe de la prison au palais. » En effet, pointe le site d’information Senego, « Bassirou Diomaye Faye a déjà reçu les félicitations de presque tous ses concurrents, à l’exception notable d’Amadou Ba et d’Idrissa Seck. L’issue de l’élection présidentielle d’hier semble pencher en faveur de Faye, dont la victoire pourrait être confirmée si son principal adversaire le félicite dans les heures à venir. » Parmi les premiers à le féliciter : Karim Wade… « Le candidat du Parti démocratique sénégalais, recalé par le filtre de la double nationalité, jubile depuis Doha », note DakarActu : “je félicite chaleureusement Bassirou Diomaye Faye pour sa victoire éclatante dès le premier tour de l’élection présidentielle. Nos concitoyens ne se sont pas laissés manipuler par de basses manœuvres visant à fausser la sincérité du scrutin. La démocratie a gagné“. » Amadou Bâ silencieux… Quant à Amadou Bâ, qui serait en deuxième position, il est toujours silencieux… Il devrait s’exprimer à la mi-journée. Reste que son camp affirme « fermement croire à la probabilité d’un second tour, relève le site d’information Seneplus, contredisant ainsi les anticipations d’une victoire unilatérale. Le camp du candidat de la majorité présidentielle souligne sa confiance dans le fait que, même dans le pire des scénarios, Amadou Bâ se retrouverait dans un duel au second tour de l’élection. » Commentaire de Seneplus : « cette déclaration, à la fois ferme et optimiste, reflète la complexité du paysage politique sénégalais, où les résultats électoraux sont souvent imprévisibles et le dialogue entre les différents acteurs est crucial pour la préservation de la paix sociale et de la démocratie. » Qui détiendra vraiment le pouvoir ? En tout cas, en attendant les résultats officiels, on peut dire, commente WakatSéra au Burkina Faso, que « le vote s’est déroulé dans un climat général apaisé. Et une fois de plus, le Sénégal, comme avant chaque élection présidentielle, a joué à se faire peur. » Mais, « une fois de plus (encore), le Sénégal est le seul véritable gagnant de cette élection », relève le site ouagalais qui s’interroge : « comment se présentera le Sénégal de l’après Macky Sall, si Bassirou Diomaye Faye est vainqueur ? Qui aura la réalité du pouvoir entre le président élu et celui dont il a été le “plan B“, Ousmane Sonko ? (…) Il est certain que ce changement aura...

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À la Une: le Sénégal à deux jours de l'élection présidentielle

3/22/2024
C'est aujourd'hui vendredi la fin d'une campagne menée au pas de course. Et l'heure est aux derniers ralliements. Notamment le ralliement d'Habib Sy, qui se retire au profit de Bassirou Diomaye Faye, annonce Sénéplus qui décrit Habib Sy, « devant une foule de militants venus l'acclamer, debout sur le toit ouvrant de sa voiture ». « Il s’agit du deuxième désistement en faveur du candidat de Diomaye Président, après celui de Cheikh Tidiane Dièye intervenu mercredi », précise Sénéplus qui a fait les comptes : « Il reste 17 candidats en lice pour l'élection présidentielle de dimanche ». Ce n'est toutefois pas une surprise, nous dit-on. « Le désistement de l’ancien ministre d’État était attendu. À chacune de ses apparitions publiques au cours de cette campagne électorale, Habib Sy a appelé à voter pour le candidat du parti dissout, PASTEF. » De son côté, Dakar Matin s'intéresse au « candidat Amadou Ba », le candidat de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar, qualifié de « dauphin problématique de Macky Sall ». Dakar Matin s'explique : « Lors de son premier meeting de campagne à Kaolack le 18 mars, Amadou Ba est apparu conquérant, haranguant une foule de milliers de partisans sous les acclamations. Pourtant, les semaines précédentes ont été éprouvantes pour le candidat du pouvoir. Plusieurs hauts responsables de Benno Bokk Yakaar, ont brillé par leur absence lors des meetings et entretenu le trouble sur le soutien réel du président. Certains médias évoquaient même l’hypothèse d’un changement de candidat en faveur de l’ex-Premier ministre Mahammed Dionne. » « C'est dans ce climat délétère, poursuit Dakar Matin, qu’Amadou Ba s’est entretenu dans la nuit du 12 au 13 mars avec Macky Sall au palais présidentiel. "Il semblait clair que la défiance des anti-Ba était, si ce n’est entretenue, du moins tolérée par le président", affirme un conseiller du chef de l’État, cité par le journal Le Monde. Le lendemain, Macky Sall a convoqué une centaine de cadres de l’Alliance Pour la République, afin de ramener de l’ordre. Depuis, les ténors de Benno Bokk Yakkar affichent publiquement leur soutien à Amadou Ba » explique Dakar Matin. Lettre ouverte Anta Babacar Ngom est la seule femme candidate à cette élection présidentielle, et elle s'adresse à Abdoulaye Wade, dans une lettre ouverte, publiée par Walfnet, assurant que « le parcours l'ancien président a préparé le terrain pour une nouvelle génération de leadership prête à relever les défis contemporains de la nation ». Anta Babacar Ngom ajoute « qu'elle s'engage à diriger le Sénégal vers une ère de prospérité, d’innovation et d’inclusion ». La candidate sollicite le soutien d'Abdoulaye Wade, « soutien » qui, dit-elle, « représenterait une force formidable pour notre ambition et un signal fort à la Nation ». Walfnet donne aussi la parole à Jean-Charles Biagui, enseignant chercheur en sciences politiques, qui déplore « la pauvreté des programmes des candidats à l’élection présidentielle en matière de politique étrangère ». « La plupart des candidats », dit-il, « semblent faire une nette distinction entre ce qui relève de la sphère interne et ce qui concerne la sphère internationale. Pourtant, cette séparation a de moins en moins un caractère objectif tellement nous sommes dans un monde où les dynamiques internes et externes sont fortement imbriquées. Dans le cas particulier du Sénégal, il est illusoire de penser que nous pouvons concevoir des politiques publiques sans tenir compte des dynamiques du système international » estime Jean-Charles Biagui. Il déplore ainsi que les programmes « montrent une faible compétence des candidats dans le domaine crucial des relations internationales ». « Le financement de nos politiques publiques et de notre développement dépend essentiellement de l’extérieur » poursuit l'enseignant chercheur. « Même si les candidats ne le disent pas forcément, l’essentiel de leurs programmes dépend du contexte international. »

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À la Une : Dernière ligne droite au Sénégal avant la présidentielle

3/21/2024
Et les pronostics vont bon train. Pour Jeune Afrique, il est fort probable qu’à l’issue du scrutin de dimanche, on s’oriente vers un « duel par procuration entre Macky Sall et Ousmane Sonko », à savoir un duel entre « Amadou Ba, désigné par Macky Sall pour être son dauphin et soutenu par la solide coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar, et Bassirou Diomaye Faye, le “plan B“ des Pastef d’Ousmane Sonko », empêché de se présenter. Bassirou Diomaye Faye qui est interrogé longuement par Le Monde Afrique : « je veux apporter la rupture », affirme-t-il. « Les Sénégalais veulent un nouveau projet qui assure plus de sérénité et de quiétude. Ce pays a soif de justice. (…) J’aurais souhaité que notre plan de conquête du pouvoir ne soit pas entravé, affirme encore le candidat d’opposition, référence à l’empêchement d’Ousmane Sonko. Je suis un candidat de substitution parce que c’était notre manière d’imposer notre présence dans cette joute électorale. Nous n’avons jamais mis en avant les individus dans notre formation politique. Ousmane Sonko est le porteur d’un projet qui n’est pas fusionné avec sa personne. » Le PDS de Karim Wade divisé… Pour sa part, Amadou Ba, le candidat de la coalition présidentielle, pourrait bien bénéficier du soutien d’une partie du PDS de Karim Wade… En effet, relève le site d’information Senego, « alors que Karim Wade ne participera pas au scrutin de dimanche, on peut noter que certaines factions de son propre parti ont déjà apporté leur soutien à Amadou Ba. » Et ce malgré, les récentes déclarations de Wade contre le même Amadou Ba : « il a impérativement besoin du ralliement du PDS pour justifier le vol du scrutin et se déclarer vainqueur au premier tour », a lancé Karim Wade. Bref, estime Dakar Actu, « l’implosion du PDS, le Parti démocratique sénégalais, se précise. » En tout cas, commente WakatSéra au Burkina Faso : « cette alliance entre la mouvance présidentielle et le PDS devrait, si elle se concrétise, faire ses effets dès le premier tour où la lutte s’annonce très serrée (…). Assurément, malgré les jeûnes musulman et chrétien qui battent son plein, les derniers jours de campagne seront bien croustillants, s’exclame le quotidien ouagalais, tout comme le scrutin de dimanche promet d’être épicé, comme un bon plat de thiéboudiène. » Un troisième homme ? Alors s’oriente-t-on vers un second tour qui opposerait Amadou Ba et Bassirou Diomaye Faye ? Ce duel est-il inéluctable ? Pas forcément, répond Jeune Afrique. Un troisième homme pourrait bien « déjouer les pronostics », pointe le site panafricain. Il pourrait s’agir de « Khalifa Sall qui a pour lui l’expérience, la patience et la constance. (…) Il a effectué une longue campagne de proximité aux quatre coins du pays, au contact des populations, bien avant que la campagne officielle ne débute. Si son programme ne comporte pas de mesures révolutionnaires, il a tout de même le mérite d’avoir été rédigé depuis plusieurs mois, alors que nombre de ses concurrents n’ont fait connaître le leur qu’au cours des derniers jours – et d’autres, pas du tout. » Autre candidat qui pourrait jouer les trouble-fête, relève encore Jeune Afrique : Idrissa Seck… « Obstiné, croyant à sa bonne étoile contre vents et marées, Idrissa Seck est, parmi les candidats en lice, le recordman du nombre de candidatures successives à la présidentielle. En 2007, 2012 puis 2019, il s’est classé à deux reprises à la seconde place de la compétition. Son meilleur score, en 2019, atteignait 20,5 %. » Mais « son talon d’Achille […] repose sur ses allers-retours incessants entre majorité et opposition depuis près de 20 ans. » Macky Sall : « je n’ai commis aucune faute » Quant au président sortant, Macky Sall, il s’est exprimé hier chez nos confrères de la BBC. Un entretien retranscrit par WalfQuotidien : « Si un candidat est élu dès dimanche, nous aurons la chance que je lui passe le témoin, affirme Macky Sall. Mais s’il n’est pas élu dès dimanche, moi le 2 avril, je m’en vais parce que...

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À la Une: l’Afrique a chaud

3/20/2024
Le mercure s’affole sur le continent. Les records de chaleur tombent les uns après les autres. Exemple, dans le sud marocain, relève Le Point Afrique, où on a dépassé les 37 degrés le 17 mars à Agadir, pourtant face à l’océan Atlantique. Déjà, le mois dernier, « le thermomètre avait atteint des valeurs de plein été avec plus de 36 degrés à la station de Tan-Tan. L'année passée, à la même date, le mercure n'avait pas dépassé les 16 degrés. (…) Le Maroc fait face à sa sixième année consécutive de sécheresse, constate encore Le Point Afrique, une sécheresse qui risque d’affecter lourdement l’agriculture, un secteur clé de l’économie représentant environ 14 % des exportations ». Certes, il a plu et même neigé en altitude ces dernières semaines au Maroc, mais, souligne L’Opinion, c’est une « joie de courte durée. Les chaleurs caniculaires qui sévissent dans plusieurs régions du Royaume depuis le week-end sont là pour le rappeler ». Qui plus est, pointe encore le quotidien marocain, « ce ne sont pas moins d’un million et demi de mètres cubes d’eau qui s’évaporent quotidiennement au Maroc, en raison du réchauffement climatique qui sévit plus fortement chez nous qu’ailleurs. C’est ainsi que le niveau de température moyenne dans notre pays a enregistré durant les dernières années une hausse d’environ deux degrés, ce qui est énorme. (…) Et l’été qui se profile s’annonce comme l’un des plus chauds ». Écoles fermées, pénurie de glace Autre exemple, « le Sud-Soudan ferme ses écoles en raison de la canicule » : c’est ce que constate le quotidien Sudan Tribune. « En réponse à une vague de chaleur annoncée avec des températures dangereusement élevées, le gouvernement du Soudan du Sud a annoncé avant-hier [18 mars, NDLR] la fermeture de toutes les écoles du pays. » Le Sudan Tribune publie cette photo d’un « ragsha », une moto-taxi avec un toit de paille pour protéger le conducteur de la chaleur. Là aussi, tous les records sont battus avec des températures atteignant les 45 degrés. Au Gabon, « vague de chaleur sans précédent et délestages systématiques, relève Le 360 Afrique. À la canicule inhabituelle qui sévit à Libreville se sont ajoutés depuis quelques semaines d’incessants délestages de courant, précise le site d’information. Dans cette fournaise, les bulletins d’alerte météo se suivent et se ressemblent. Après un mois de janvier relativement doux, la capitale gabonaise se retrouve, depuis début février, sous l’emprise d’une étouffante chaleur. De jour comme de nuit, les températures oscillent entre 30 et 32 degrés, voire 40. Du jamais vu ». La fournaise également en Afrique de l’Ouest. Au Mali, la presse s’inquiète de la pénurie de glace. « Cet adjuvant indispensable après une journée de jeûne sous le soleil ardent » dont le prix s’envole en raison des pénuries d’électricité, constate Mali Tribune. « Un morceau de glace est vendu dans notre pays 500 voire 1 000 F CFA par endroits. (…) On se croirait revenu dans les années 1970, soupire le journal, quand les familles nanties de Bamako possédant un réfrigérateur, se comptaient sur les doigts de la main et que les autres étaient obligés de quémander. » « Au bord du gouffre » « L’enfer est maintenant sur terre !, s’exclame WakatSéra au Burkina Faso. Les rayons de feu (…) brûlent tout sur leur passage. Les arbres, les champs, les animaux, et les hommes, rien n’y échappe. (…) Les récoltes hypothéquées font constamment planer le spectre de la famine. (…) Le désert continue d’avancer et l’homme continue de reculer. (…) Le phénomène des feux de brousse, naturels ou provoqués par l’homme, est toujours d’actualité et contribue à la destruction des rares forêts qui ont survécu aux effets du soleil brûlant. » « Certes, l’Afrique n’est pas la seule victime de cette vague de chaleur sans précédent, pointe encore WakatSéra, car selon le constat alarmant, mais bien réel, du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, c’est toute "la planète qui est au bord du gouffre". Pire, 2024 risque...

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À la Une: va-t-on vers un retour de l’excision en Gambie?

3/19/2024
Le débat est vif en Gambie : l’excision va-t-elle être de nouveau autorisée ? Cette question divise ce petit pays d’Afrique de l’Ouest, à majorité musulmane, depuis des mois. Depuis qu’un projet de loi en ce sens a été déposé au Parlement. Son défenseur, le député Almameh Gibba, affirme que « l’interdiction de l’excision est une violation directe du droit des citoyens à pratiquer leur culture et leur religion ». Pour leur part, relève le quotidien The Point en Gambie, « les défenseurs des droits de l’homme (et en l’occurrence des droits des femmes) se disent "choqués" par ce projet de loi parrainé par des législateurs pro-islamistes : "l’abrogation de l’interdiction de cette pratique de mutilation génitale féminine plongerait de la Gambie dans des jours sombres. Ce serait un non-sens de revenir en arrière" ». Reste qu’hier devant le Parlement à Banjul, les militants en faveur de l’excision étaient plus nombreux que les partisans du statu quo. Les députés ont renvoyé le texte à une commission parlementaire qui va l'examiner pour au moins trois mois avant d’être à nouveau débattu. Le débat est donc loin d’être terminé. À contre-courant WakatSéra au Burkina Faso s’insurge : « Comment un élu du peuple peut devenir, du jour au lendemain, un ennemi du peuple ! Face à la douleur indicible et aux conséquences les plus inimaginables de cet acte ignoble commis contre d’innocentes petites filles qui deviennent des femmes physiquement et psychologiquement diminuées, difficile de qualifier l’initiative de ce député. Quelle mouche a bien pu piquer cet homme qui a résolument opté de marcher à contre-courant de l’humanité ? », s’exclame le quotidien ouagalais. Cette pratique de l’excision est « sortie tout droit de l’imagination fertile et horrible de certains qui y ont trouvé un moyen de domination. Un cliché totalement faux et odieux, véhiculé par des partisans indécrottables de la chose, va jusqu’à faire de la non-excisée, une jeune fille frivole et libertine ! » Retour moyenâgeux Aujourd’hui insiste : « Un retour moyenâgeux qui s’explique mal !, titre le quotidien ouagalais. À l’heure où la lutte contre les mutilations génitales des femmes sont devenues un combat quasi-continental, c’est tout de même curieux que la Gambie veuille refaire ce saut moyenâgeux ! Si l’auteur de la proposition de loi parle de la suppression de l’excision comme "d’un viol des lois culturelles de la Gambie", alors c’est la totale. (…) On espère que cette loi ne prospérera pas, conclut Aujourd’hui, car ce serait carrément, l’avènement d’un culte de la nuit des temps qui n’honorerait pas la Gambie. » Hier lundi, rapporte WalfQuotidien au Sénégal, plusieurs organisations de défense des droits humains ont donné de la voix. « Sous la tutelle de la RADDHO, la Rencontre africaine de défense des droits de l’Homme, une douzaine d’organisations ont dénoncé cette proposition de loi et ont rappelé au Parlement gambien qu’il devait respecter la Constitution et protéger les droits fondamentaux des femmes et des filles. » Amnesty International notamment « demande à la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples de prendre rapidement contact avec les autorités gambiennes afin de mettre un terme à cette forme de violence sexiste, perpétrée par des députés gambiens contre leurs propres enfants ». RDC : Stanis Bujakera bientôt libre À la Une également, le journaliste congolais Stanis Bujakera condamné mais bientôt libre. « Enfin !, s’exclame le site congolais Actualités CD. Il aura fallu attendre 192 jours, sept demandes de mise en liberté provisoire et une mobilisation internationale pour que Stanis Bujakera soit notifié d’une libération prochaine. Il a été condamné à six mois de prison hier [18 mars, NDLR]. » Mais comme il est resté autant de temps derrière les barreaux, il devrait donc être libéré bientôt. « L’accusation avait requis 20 ans de détention. (…) Stanis Bujakera avait été arrêté le 8 septembre dernier, rappelle Jeune Afrique. Il était accusé...

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À la Une: la réélection de Poutine vue d’Afrique

3/18/2024
« Au moins 87% des suffrages exprimés pour un taux de participation de plus de 73% : Vladimir Poutine, 71 ans, a donc été réélu, pardon plébiscité », s’exclame WakatSéra à Ouagadougou. « Cette moisson de voix (…) n’est pas une surprise. C’est même le contraire qui aurait étonné à Moscou, mais aussi sous les tropiques, où les élections sont pour la plupart de véritables simulacres pour faire croire à la bonne implantation de la démocratie (…). Cela fait 24 ans que Vladimir Poutine est au pouvoir en Russie et il y sera encore autant d’années qu’il le veut, sauf tsunami. » Et WakatSéra de hausser le ton : « en lieu et place d’une compétition saine, où les programmes de gouvernance doivent constituer la seule boussole pour les potentiels électeurs, c’est la corruption, c’est l’achat des voix et ce sont les propositions indécentes de strapontins qui font la différence. Les opposants, qu’ils soient farouches ou modérés, n’ont d’autre univers que la prison, s’ils tiennent à vivre dans leur pays. Les moins chanceux, comme l’opposant Alexeï Navalny, sont envoyés six pieds sous terre (…). » Voilà pour la réaction plutôt ferme de WakatSéra. Le quotidien Aujourd’hui, toujours au Burkina, reste plus mesuré : « en Afrique, cette réélection de Poutine (…) prend un relief particulier, affirme-t-il, car Poutine incarne la nouvelle donne géopolitique sur le continent avec une présence et une influence plus accrue. L’AES, l’Alliance des États du Sahel (qui regroupe le Mali, le Niger et le Burkina Faso) dont le lancement bouleverse les relations dans la sous-région ouest africaine, l’AES se trouve revigorée. » Le Niger ne veut plus de militaires américains sur son sol Et c’est dans ce contexte pro-russe que le Niger a annoncé samedi qu’il rompait ses accords de défense avec les États-Unis… « L’annonce a été faite par le porte-parole militaire du pouvoir, le colonel Amadou Abdramane, portant un coup dur aux intérêts de sécurité américains dans la région », relève L’Evénement Niger qui rappelle que « l’armée américaine compte environ un millier de militaires travaillant au Niger (…). Notamment dans la base aérienne d’Agadez, à environ 920 kilomètres de la capitale Niamey. » « Une chose est sûre, estiment pour leur part Les Echos du Niger, dans un proche avenir, les soldats américains devront plier bagages comme leurs homologues français. Ils seront peut-être remplacés par des troupes russes qui sont déjà présentes au Mali et au Burkina-Faso. » Commentaire cinglant du site MouryaNiger : « la diplomatie de la “grande Amérique“ est en perte de vitesse dans le monde, tout comme celle de la France. (…) Washington et Paris doivent profondément revoir leur diplomatie guerrière et paternaliste, qui a atteint ses limites objectives après plus de 20 ans de violence, d’injustice, d’ingérence, d’exploitation, d’impunité, de corruption et de mensonges grossiers. » Le site Actu Niger renchérit : « en promouvant les idées de leur conception personnelle de la “démocratie“, les États-Unis n’apportent en fait que le chaos par lequel ils peuvent plus facilement réprimer et dominer. Les autorités de la transition du Niger ont choisi une voie différente ; elles recherchent la souveraineté et la coopération avec les pays de l’AES. » En queue de poisson… « Après donc les Français, les Américains… », pointe L’Observateur Paalga. « La goutte d’eau qui aurait fait déborder le vase serait le survol sans autorisation de l’avion qui transportait la délégation officielle américaine qui a séjourné au Niger la semaine passée. Conduite par Molly Phee, la sous-secrétaire d’État américaine en charge de l’Afrique, l’équipe était composée d’une responsable du Pentagone et du commandant en chef de l’Africom. Les émissaires de Washington, qui nourrissaient de grands espoirs de rencontrer l’homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani, avaient prolongé leur séjour d’une journée. C’était peine perdue. Leur mission s’est terminée en queue de poisson puisqu’ils sont...

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À la Une: la libération d'Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye au Sénégal

3/15/2024
Les deux opposants ont été libérés hier soir, 10 jours seulement avant l'élection présidentielle. Senego nous rappelle qu'Ousmane Sonko était incarcéré depuis le 31 juillet 2023 sous plusieurs chefs d’inculpation, incluant « appel à l’insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l’État ». Il avait dénoncé un complot visant à l’écarter de la course présidentielle. De son côté, Bassirou Diomaye Faye « avait été arrêté en avril 2023, inculpé pour des actes jugés de nature à compromettre la paix publique, outrage à magistrat et diffamation ». Senego publie également, comme de nombreux autres sites d'information, des images de la liesse populaire, dans la rue, liesse qui a suivi la libération des deux opposants. « Leur incarcération et la dissolution de leur parti ont été perçues par beaucoup comme un coup porté à la démocratie sénégalaise et à la pluralité des voix dans le paysage politique », explique de son côté Rewmi, pour qui « la libération de ces deux figures majeures de l’opposition pourrait rebattre les cartes de l’élection présidentielle, offrant un nouvel élan à la campagne de Bassirou Diomaye Faye ». Seneplus précise de son côté que ces deux libérations font suite à « la promulgation par Macky Sall d'une loi d'amnistie adoptée récemment par l'Assemblée nationale. Selon le texte, tous les faits "susceptibles de revêtir la qualification d'infraction criminelle ou correctionnelle commis entre le 1ᵉʳ février 2021 et le 25 février 2024, tant au Sénégal qu'à l'étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques" sont désormais amnistiés ». La situation politique au Sénégal également commentée au Burkina Faso par Wakatsera, pour qui « la campagne électorale, la vraie, a commencé hier soir ». Même si, « sauf tsunami, Ousmane Sonko, tout comme d’autres candidats dont celui du PDS, Karim Wade, ne pourra pas s’aligner dans la course au fauteuil présidentiel que Macky Sall doit libérer au plus tard le 2 avril ». « En attendant des jours meilleurs, l’opposant qui s’était mis déjà dans la peau du vainqueur de cette élection (...) devra se contenter de battre campagne pour son lieutenant Bassirou Diomaye Faye » conclut Wakatsera. Panne d'électricité La Guinée faisait face hier à « une gigantesque panne d'électricité, à Conakry et dans certaines villes du pays », précise Africa Guinée, qui poursuit : « Cette panne a plongé de nombreux quartiers dans le noir, provoquant des émeutes çà et là dans la capitale. Des jeunes ont érigé des barricades et brûlé des pneus sur les différents axes routiers ». Les problèmes d'alimentation en électricité durent en fait depuis plusieurs jours. Mardi, rappelle Ledjely, « deux jeunes ont été tués à Kindia », lors de manifestations contre les coupures d'électricité. Le Premier ministre Bah Oury « a lui-même établi le diagnostic de cette crise », poursuit Ledjely. « D'abord le niveau d'eau des barrages hydroélectriques, dont le niveau d'eau est particulièrement bas. Mais aussi l'explosion en décembre dernier du principal dépôt d'hydrocarbure de Kaloum. Enfin, ajoute le Premier ministre, ces deux premiers facteurs réunis entrainent une troisième cause ». « Nos finances publiques subissent des pressions extrêmement importantes pour la satisfaction des besoins essentiels de la population ». Internet sur la touche Autre panne, c'est celle qui affecte Internet. La Côte d'Ivoire est touchée, annonce l'Infodrome, qui publie un communiqué d'Orange, annonçant que « la rupture de câbles sous-marins assurant les liaisons internationales », est à l'origine de cette panne, « qui est également signalée au Libéria, au Burkina Faso, au Cameroun, au Gabon et dans bien d’autres pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre », précise l'Infodrome. Évidemment, cette panne n'est pas sans conséquence. Abidjan.net précise que « cette situation provoque un dysfonctionnement de plusieurs services de l'administration et un ralentissement des...

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À la Une: au Sénégal, chronique d’une libération annoncée…

3/14/2024
Une libération annoncée et… reportée. Celle de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko et de son bras droit Bassirou Diomaye Faye, candidat à la présidentielle en raison de l’empêchement de ce dernier. Un véritable feuilleton… Dernier épisode en date : hier matin, le journaliste Madiambal Diagne, directeur général du groupe Avenir communication et par ailleurs président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse, annonce sur les réseaux sociaux la libération des deux opposants. Une annonce reprise et amplifiée immédiatement par les médias sénégalais. Quelques heures plus tard, le même Madiambal Diagne se rétracte : « j’ai annoncé la libération de Sonko et Diomaye pour ce 13 mars mais la computation des délais francs avant promulgation de la loi d’amnistie retarde d’un jour cette échéance. Toutes mes excuses aux personnes qui ont été induites en erreur. » Des propos immédiatement rapportés, notamment par le site Seneweb. La loi d’amnistie promulguée ce jeudi ? En clair : les deux opposants doivent bénéficier de la loi d’amnistie adoptée il y a 8 jours par l’Assemblée, mais pour être effective, cette loi doit être promulguée dans un délai de 6 jours minimum… Et on attend toujours cette promulgation qui devrait peut-être intervenir ce jeudi, si l’on en croit les propos de Madiambal Diagne. En tout cas, hier, en Conseil des ministres, rapporte le quotidien 24 Heures, « le président Macky Sall a demandé aux ministres d’appliquer la loi d’amnistie sans délais dès sa promulgation, dans l’esprit, indique le communiqué, de la “consolidation de notre volonté commune de réconciliation nationale, indispensable à l’accélération de la marche résolue du Sénégal vers l’émergence“. » On peut s’attendre donc à une libération imminente des deux opposants… Ce serait l’épilogue d’un long feuilleton qui a tenu le Sénégal en haleine ces derniers mois… Du piment dans la campagne… « Tout ça pour ça ! », s’exclame Le Pays au Burkina Faso. En effet, « le feuilleton politico-judiciaire de Sonko via les procès contre le ministre de la Culture et Adji Sarr, sa condamnation, son inéligibilité, devraient finalement aboutir à sa libération et à sa présence sur le terrain, même non-candidat. C’est anesthésiant ! Mais, disons-le tout net, poursuit le quotidien ouagalais : le tandem Sonko-Diomaye en campagne, ça fait “tilt“, ça pimente et il est évident que les 2 leaders du Pastef, libres et en campagne, c’est un tournant dans la bataille et chacun des 18 candidats le sait bien ! » Toutefois, tempère Le Pays, « nul ne saurait prédire l’issue de ce duel électoral : au 6ᵉ jour de campagne, personne ne se détache véritablement, et c’est dire que cette présidentielle est l’une des plus ouvertes du Sénégal. Qui sera au second tour ? Quels seront les faiseurs de roi ? À quel prix ? » À quand la rencontre Tshisekedi-Kagamé ? Autre feuilleton, congolais celui-là, avec une rencontre annoncée mais qui se fait toujours attendre… La rencontre Tshisekedi-Kagamé. Lundi, rapporte le site d’information congolais Politico CD, « le médiateur désigné par l’Union africaine, le président angolais João Lourenço a reçu à Luanda, son homologue rwandais, Paul Kagame. Et celui-ci aurait accepté de rencontrer le président congolais Félix Tshisekedi à une date indiquée par le médiateur. Confirmant cette information, l’administration Kagame a (même) indiqué que les chefs d’État s’étaient mis d’accord sur les mesures clés à prendre pour s’attaquer aux causes profondes du conflit dans l’est de la RDC. » Sauf que depuis, plus de nouvelles… En tout cas, pour Le Nouvel Observateur à Kinshasa, il ne faut rien attendre de cet éventuel face-à-face… « Bien que friands de la paix et de la cohabitation pacifique avec leurs voisins, de nombreux Congolais expriment beaucoup de doutes quant à l’aboutissement heureux d’un tel tête-à-tête, affirme le bihebdomadaire, aussi longtemps que le dictateur rwandais restera le même, avec son ADN de violenteur et de meurtrier. (…) Et quand bien même...

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À la Une: au Sénégal, une campagne électorale à marche forcée

3/13/2024
Plus que onze jours avant la présidentielle du 24 mars. « Pour les 19 candidats en lice, le début de la campagne a commencé de façon précipitée, relève Le Monde Afrique, après le mois d’incertitudes qui a suivi l’annonce surprise du report de l’élection présidentielle par Macky Sall. » Au total, les candidats auront disposé « de moins de deux semaines pour convaincre les Sénégalais de voter pour eux, contre les trois semaines prévues par le Code électoral. Plus inédit, poursuit Le Monde Afrique, l’un des candidats et non des moindres, Bassirou Diomaye Faye, le remplaçant officiel d’Ousmane Sonko (le leader du Pastef), est actuellement en prison. Comme son chef ». Résultat, note le journal : sa campagne est pour le moins « complexe (…). Le candidat étant en détention, son directeur de campagne Moustapha Guirassy s’était chargé de le remplacer sur sa vidéo de campagne de trois minutes. L’enregistrement a été finalement retoqué par le Conseil national de régulation de l’audiovisuel au motif que seul le candidat à la présidentielle peut y apparaître. Depuis, son parti se contente de diffuser des images de campagne et de rassemblements sur le terrain lors du temps d’antenne quotidien qui lui est dédié ». Trois candidats pour le Pastef Pour compliquer le tout, relève WakatSéra au Burkina Faso, « deux autres candidats portent le même projet que le Pastef, durant les meetings et les tranches d’antennes à la télévision publique sénégalaise. Cette drôle de campagne, menée par les opposants Habib Sy et Cheikh Tidiane Dieye, au nom de Bassirou Diomaye Faye, avec pour figure tutélaire Ousmane Sonko, n’est pas sans risque de déboussoler des militants, pointe encore WakatSéra, des militants qui ne sauront plus, le jour J, devant l’urne, où donner de la tête. Entre trois candidats pour le même projet, ce n’est pas le choix le plus simple à faire ! » La question est maintenant de savoir quand Bassirou Diomaye Faye sera libéré. L’opposant doit bénéficier en principe de la récente loi d’amnistie. Mais pour l’instant, rien ne bouge et les jours de campagne se succèdent. Ousmane Sonko désormais éligible ? Quant à Ousmane Sonko, son horizon judiciaire semble s’éclaircir. En effet, la presse sénégalaise répercute largement l’information ce mercredi matin : « L’État du Sénégal rétablit Sonko, s’exclame WalfQuotidien. L’affaire Sweet-Beauté qui opposait Ousmane Sonko, en détention dans le cadre d’un autre dossier, à la masseuse, Adji Sarr qui l’accusait de "viols répétés et menaces de mort", cette affaire se conjugue désormais au passé, relève le quotidien dakarois. Et pour cause, l’État du Sénégal, qui avait introduit un pourvoi contre la condamnation du maire de Ziguinchor pour corruption de jeunesse, s’est désisté. Ainsi, l’État rétablit le leader du Pastef dans ses droits. » Interrogé par le quotidien 24 Heures, Alioune Tine, fondateur de l’ONG de défense des droits de l’Homme Africa Jom Center, se veut optimiste : « On peut espérer la sortie d’Ousmane Sonko et de Bassirou Diomaye Faye dans les meilleurs délais », affirme-t-il. Peut-être, mais, ça n’est pas pour autant que Sonko pourrait concourir. En effet, tempère le site d’information Senego, « il reste à confirmer si cette révision judiciaire permettrait à Sonko d’être réinscrit sur les listes électorales et d’être éligible, malgré sa condamnation pour diffamation. Selon son avocat, cette affaire pourrait être couverte par une loi d’amnistie, mais une confirmation officielle est nécessaire pour éclaircir cette possibilité ». Les candidats les plus « stylés » Enfin, un moment de détente dans cette campagne présidentielle pour le moins compliquée : la lecture, sur le site Seneweb, de cet article sur les candidats les plus élégants. « Les plus stylés », pointe Seneweb qui reconnait toute la « subjectivité » de ce classement. On va citer les trois premiers : en tête, Cheikh Tidiane Dieye : « Le préféré des jeunes dames. Optant souvent pour les couleurs sombres, neutres, il n’est pas...

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À la Une: le viol et la famine comme armes de guerre en Éthiopie

3/12/2024
Un reportage glaçant à lire dans Le Monde Afrique, dans la région du Tigré dans le nord de l’Éthiopie, où l’envoyé spécial du journal a pu se rendre deux ans après la fin de la guerre qui a ensanglanté la province rebelle entre 2020 et 2022. Deux après l’accord de paix, une guerre larvée se poursuit : le sida a fait sa réapparition : « Les associations d’entraide estiment que 15% des femmes ont contracté le VIH durant la guerre civile et redoutent une épidémie faute de campagne de dépistage et de soins. » En effet, « d’une violence inouïe, les affrontements (durant la guerre) auraient fait jusqu’à 600 000 morts, selon le bilan établi par l’Union africaine. Ils ont été aussi accompagnés de nombreux viols. Les autorités régionales du Tigré estiment à 120 000 le nombre de victimes d’abus sexuels ». Deux ans après la fin des combats, poursuit Le Monde Afrique, « la région se relève encore péniblement de la guerre civile. Les estropiés et les "gueules cassées" sont partout en ville. À Makalé, où les camps de réfugiés se comptent encore par dizaines, la mendicité est devenue le seul moyen de subsistance pour tous ces déplacés dans leur propre pays. L’activité économique se trouve presque au point mort et la sécheresse a mené des centaines de milliers de Tigréens au bord de la famine. (…) Fermes abandonnées, bétail mort, cultures à l’arrêt : la sécheresse, puis les pluies destructrices qui ont suivi le conflit armé, condamne à la sous-alimentation plus de 90% des six millions de Tigréens ». Le déni d’Addis-Abeba Et Le Monde Afrique de dénoncer dans son éditorial ce qu’il considère comme un quasi acte de guerre : « Le gouvernement du Premier ministre, Abiy Ahmed, nie cette situation. Les autorités d’Addis-Abeba sont accusées d’abandonner les Tigréens à leur sort afin de parachever la mise à genoux de la province. (…) La famine qui fait rage au Tigré et le déni dont elle est entourée par les autorités éthiopiennes apparaît comme un symptôme supplémentaire d’une dérive contre laquelle la communauté internationale devrait se mobiliser. (…) Dans ce grand pays qui a besoin de réconcilier toutes ses composantes, aucune paix durable ne peut se construire en humiliant une partie de la population, conclut Le Monde Afrique, a fortiori en détournant les yeux du drame humanitaire flagrant qui la frappe. » Tchad : opération séduction électorale ? À la Une également, le Tchad qui va de surprise en surprise. Dimanche, on apprenait que le Premier ministre du gouvernement de transition tchadien, Succès Masra, se portait candidat à la présidentielle du 6 mai. Une annonce qui intervenait huit jours après celle du président Mahamat Idriss Déby Itno. Deux candidats du même bord donc… « L’opposition dénonce une "candidature prétexte", pointe Jeune Afrique, destinée à donner un semblant de pluralité à un scrutin qu’elle considère gagné d’avance par le président de la transition. » Une « drôle de candidature », s’exclame L’Observateur Paalga au Burkina. « Simple jeu de rôle, s’interroge le journal, pour donner un soupçon de crédibilité à une élection dont l’issue finale est connue d’avance ? Car on voit mal ce candidat accompagnateur disputer sérieusement le fauteuil présidentiel, pour ne pas dire le trône, avec celui qui l’a hissé au rang de deuxième personnalité de l’État tchadien. » Eau et électricité gratuites Et puis ce lundi, autre surprise : le ministre des Finances et du Budget a annoncé la gratuité des consommations d’eau et d’électricité du 1er mars de cette année jusqu’au 31 décembre. Le site camerounais 237online est plutôt dubitatif… « À quelques mois d’échéances électorales majeures, difficile de ne pas y voir une tentative de séduction de l’électorat, au mépris des réalités budgétaires et des impératifs de bonne gestion. Une stratégie à courte vue, qui risque de se retourner contre le pouvoir en place si les promesses ne sont pas tenues ou si les conséquences économiques s’avèrent désastreuses. » WakatSéra à Ouaga est sur la même...

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À la Une: ramadan… et campagne électorale

3/11/2024
Au Sénégal, en Arabie Saoudite, en France, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, et dans bien d’autres pays du continent et d’ailleurs, le mois de jeûne débute ce lundi 11 mars. Durant quatre semaines, des millions de musulmans vont s’abstenir de manger et boire durant le jour… Comment appréhender ce jeûne ? Interrogé par le site Sahel Tribune, le docteur Yolissa Coulibaly nous en expose les bienfaits et les risques potentiels : « le jeûne du ramadan offre une opportunité unique de revitaliser le corps et l’esprit, explique-t-il. En se privant de nourriture et de boisson durant les heures de lumière, on permet au système digestif de se reposer. Cette pause aide à purifier l’organisme en favorisant l’élimination des toxines et peut contribuer à une meilleure gestion du poids et à la réduction des douleurs chroniques. Cependant, poursuit le docteur Coulibaly, si le jeûne offre ces avantages, il n’est pas exempt de risques, surtout lorsqu’il n’est pas adapté à la condition physique de la personne. Des symptômes tels que des maux de tête, des étourdissements ou des faiblesses peuvent survenir, surtout en début de jeûne, quand le corps s’ajuste à ce nouveau régime. » Trouver la martingale électorale Au Sénégal, le mois de ramadan débute quasiment en même temps que la campagne pour l’élection présidentielle… « La profession de foi à l’épreuve de la foi », titre joliment Le Pays au Burkina Faso qui s’interroge : « les Sénégalais, en grande majorité musulmans, prêteront-ils une oreille attentive aux joutes oratoires des politiciens au regard du fait que la campagne coïncide avec le jeûne du ramadan. On peut l’espérer, s’exclame le quotidien ouagalais, tout comme on peut espérer que cette période de pénitence apporte un peu plus de vertu aux hommes politiques, connus pour leur forte propension aux mensonges et aux promesses démagogiques. » Alors justement, « trouver la martingale électorale ! C’est le jeu de la campagne qui a démarré hier dimanche, relève le quotidien 24 Heures à Dakar. Les 19 candidats en lice sont appelés à déployer un véritable aplomb à toute épreuve pour gagner le vote des 7 millions 33 mille 854 électeurs inscrits au niveau national. (…) Bang ! Bang !, lance encore le quotidien dakarois. Tels des shérifs sur leurs canassons, les 19 candidats et leurs coalitions vont dégainer des mesures chocs pour séduire les électeurs et les populations. » Les vieux politiciens « à la retraite ! » Et en effet, c’est parti… Parmi ces mesures chocs : « envoyer les papys à la retraite ! » C’est du moins le souhait d’Anta Babacar, la seule femme candidate et la plus jeune des prétendants. Et c’est la Une de WalfQuotidien. D’après elle, donc, pointe le journal, « les vieux visages qui occupent les postes depuis des années doivent céder la place à une nouvelle génération de leaders. Son appel à la retraite politique a été accueilli par des acclamations enthousiastes de la foule, qui a manifesté son soutien à cette idée de renouveau. » Et au fil des pages de WalfQuotidien, les professions de foi et les slogans se succèdent… « Thierno Alassane Sall, le candidat de la République des Valeurs, compte s’adosser aux recommandations des Assises nationales pour réformer le Sénégal dans son ensemble » ; « Pape Djibril promet 15 milliards par an pour financer les régions » ; « Amadou Bâ, le candidat de Benno, mise sur 22 projets et 6 axes phares pour la croissance économique. Pour une "prospérité partagée et une paix durable", il prévoit d’apporter 13 réformes transversales, notamment sur les volets juridique et institutionnel » ; Khalifa Sall, lui, « promet la renégociation de tous les contrats pétroliers, gaziers et de pêche et une concertation avec les pays de la Cédéao pour une monnaie unique » ; ou encore Déthié Fall qui « promet une gestion transparente des affaires de la République », avec notamment « la criminalisation de la corruption ». Bassirou Diomaye Faye libéré demain mardi ? Enfin, l’un des 19 candidats n’a toujours pas franchi...

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À la Une: l'élection présidentielle au Sénégal aura bien lieu le 24 mars

3/8/2024
L'élection présidentielle au Sénégal aura bien lieu le 24 mars, le Conseil constitutionnel l'a confirmé jeudi 7 mars. Le temps presse donc, et les dates de la campagne électorale sont fixées. Selon Seneweb, elle commencera ce samedi 9 mars à minuit, et elle se terminera le vendredi 22 mars. Walfnet précise de son côté comment sera réparti le temps d'antenne de chaque candidat sur la radio et la télévision publiques. « Trois minutes par jour et par candidat » au premier tour, sept minutes « s'il y a un deuxième tour ». L'élection présidentielle passionne au-delà des frontières du Sénégal. Ainsi, Mourryaniger ironise sur l'attitude de Macky Sall : « Un mois après l’échéance de la première date de l’élection présidentielle du 25 février, voilà le président sénégalais fixer la date au 24 mars, alors même qu’il y a peu, il ne trouvait guère la faisabilité de fixer la présidentielle à une date si proche du 2 avril, marquant la fin de son mandat constitutionnel ». « Deux mois de perte de temps et de troubles inutiles pour le pays de la Teranga », conclut Mourryaniger. Nouvelle réaction au départ de la Monusco en RDC Politico.CD se fait l'écho de la réaction de Denis Mukwege. « Le prix Nobel de la paix 2018 a officiellement saisi le Conseil de sécurité pour désapprouver le plan de désengagement signé par la RDC et l’ONU pour un retrait progressif de la Monusco », nous explique Politico.CD, qui reprend les propos de Denis Mukwege, selon lequel « un retrait précipité de la présence des Casques bleus et de la Brigade d’intervention de la Monusco dans un contexte de guerre d’agression et de sur-militarisation de la région risque de laisser un vide sécuritaire extrêmement dangereux pour l’existence même de la RDC et désastreux pour la protection des civils ». Mais quelle solution propose celui qui fut aussi l'un des candidats de la dernière élection présidentielle en RDC ? Denis Mukwege exhorte le Conseil de sécurité à « reconfigurer » plutôt le mandat et de la présence de la Monusco pour réunir les conditions propices à un retrait responsable et durable. D’après lui, « la mission onusienne ne peut pas se retirer du sol congolais au regard de la situation sécuritaire qui prévaut actuellement en RDC, car selon lui, cette dernière tend à embraser toute la région de Grands Lacs ». 8 mars, journée des droits des femmes La presse africaine consacre peu de place à la journée internationale pour les droits des femmes. À l'exception notable de Wakatsera, au Burkina Faso, qui publie un long plaidoyer en faveur de ces femmes qui, nous dit-il, « ne connaissent pas le jour de l'An, encore moins le 8-Mars. Pour elles, tous les jours se ressemblent par leur lot de corvées d’eau, de lessive, de cuisine, d’éducation des enfants, pour les citadines et de rudes travaux champêtres pour les rurales ». Mais Wakatsera se laisse aussi aller à des commentaires quelque peu malveillants, affirmant que « selon des anecdotes bien malheureuses, certaines ''fêtes'' du 8-Mars ont coûté leurs foyers à des femmes qui ont abandonné, toute une journée, mari et enfants, pour jouir de leurs ''droits'' de manger, boire et danser ». Et ce n'est pas tout. Le site burkinabè se montre pour le moins très prudent vis-à-vis de l'évolution que peuvent espérer les femmes. Il craint en effet que les hommes n'en soient victimes. « Même si ''toutes les femmes sont des reines'', comme le chante l’artiste sénégalais Ismaël Lo, il faudra éviter de faire des hommes leurs sujets taillables et corvéables à merci. Car le risque est grand, pour rétablir encore l’équilibre, d’avoir à inventer des 8-Mars, la journée internationale des droits des hommes », affirme ainsi Wakatsera, qui, on l'aura compris, n'est pas vraiment le meilleur avocat des femmes.

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À la Une: l’horizon s’éclaircit au Sénégal…

3/7/2024
Le jeu politique s’est accéléré hier à Dakar… « Processus électoral : c’est fini ! », s’exclame WalfQuotidien en première page. Walf qui résume ainsi la journée d’hier : le Conseil constitutionnel sauve le Sénégal ; le gouvernement est dissous, Sidiki Kaba remplace le Premier ministre Amadou Bâ, candidat à la présidentielle ; et la loi d’amnistie a été votée. Alors c’est fini ? Pas tout à fait puisqu’il y a une certaine confusion sur la date de l’élection présidentielle… « Une élection, deux dates : le Sénégal dans une réelle crise institutionnelle », déplore le site d’information Senego. En effet, précise-t-il, « en conseil des ministres hier, le président Macky Sall a fixé la date l’élection présidentielle au 24 mars. Et le Conseil constitutionnel a utilisé son pouvoir d’injonction en fixant la date l’élection présidentielle au 31 mars. Alors qui va départager ? À noter, relève encore Senego, que l’article 92 de la Constitution prévoit en son alinéa 4 que : “les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucune voie de recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles“. Mais le chef de l'État dispose également dans ses attributions le pouvoir de fixer la date de l’élection présidentielle avant la fin de son mandat. » Alors 24 mars ou 31 mars ? Ce qui est sûr, c'est que le scrutin aura lieu avant le 2 avril, date de l’expiration officielle du mandat de Macky Sall. Et comme le remarque le site DakarActu, « à quelques jours du démarrage du mois béni de ramadan, les candidats vont devoir battre campagne durant la période de jeûne… » Wade et Sonko sur la touche… Autre décision prise par le Conseil constitutionnel hier : la liste des 19 candidats déjà retenus pour participer à l’élection présidentielle est maintenue. Résultat, remarque WakatSéra au Burkina Faso : « le champion du PDS, Karim Wade devrait rester sur la touche ! Tout comme le farouche opposant Ousmane Sonko, même si la loi sur l’amnistie pour les crimes commis dans la période 2021-2024, en lien avec des manifestations ou des accusations politiques, adoptée hier par l’Assemblée nationale, pourrait conduire à sa libération. » L’amnistie : pilule amère pour beaucoup… En effet, l’adoption de cette loi d’amnistie ne faisait guère de doutes… Elle « est passée comme une lettre à la poste », pointe WalfQuotidien. « 94 députés ont voté pour, 48 contre et 2 abstentions. Malgré leur position ambiguë en Conseil des présidents, les députés de Pastef, le parti d’Ousmane Sonko, ont finalement dit non à cette loi. » Une loi qui, certes, devrait permettre la libération d’opposants politiques emprisonnés, mais qui devrait aussi permettre à certains responsables de la police et à certains responsables gouvernementaux de ne pas rendre de compte… Et la pilule est amère pour une bonne partie de l’opposition et de la société civile qui s’est insurgée contre cette loi d’amnistie. Les réactions indignées sont légion encore dans la presse ce matin. Voici notamment ce qu’on peut lire dans le quotidien 24 Heures : « au nom d’un apaisement du climat politique, des vies tristement perdues et des épisodes cauchemardesques vécus par bon nombre de nos compatriotes se verront prochainement jetés aux oubliettes et sans même que des enquêtes puissent mettre la lumière sur cette période noire de la démocratie sénégalaise. » Refondation ! Alors, maintenant, pointe le site Seneplus, il faut « relever, rendre impérativement justice et reconstruire. (…) Les Sénégalais doivent se parler avant la prise de fonction du futur président. Que l’élection présidentielle se tienne rapidement avant le 2 avril ! Que la justice soit rendue à toutes les victimes de quelque bord que ce soit ! Que l’ordre soit rétabli afin de fermer définitivement ce chapitre de notre histoire qui nous aura quand même permis de nous retrouver toutes et tous autour de l’essentiel, le Sénégal. A la refondation des socles de notre contrat social ! »

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À la Une: vers l’adoption de la loi d’amnistie au Sénégal

3/6/2024
Sauf énorme surprise, l’Assemblée nationale sénégalaise devrait adopter ce mercredi la loi d’amnistie liée aux manifestations politiques meurtrières entre 2021 et 2024. Un projet pour le moins controversé… « Les députés sont convoqués en séance plénière ce matin à 10 h », relève le quotidien 24 Heures. « La Garde des Sceaux, Aïssata Tall Sall, va défendre le projet qui a été adopté hier par la Commission des lois de l’Assemblée nationale. » Et lors de ladite rencontre, stupeur, note 24 Heures : « les quatre députés de Pastef, le parti de l’opposant Ousmane Sonko, se sont tous abstenus. Une attitude qui a surpris plus d’un observateur de la scène politique sénégalaise. Seuls les députés du Parti de l’unité et du rassemblement et celui de Taxawu Sénégal ont rejeté ledit projet. » Agenda caché ? « Que cache cette réserve soudaine de la principale formation d’opposition ? », s’interroge le site d’information Seneplus. Une « neutralité suspecte », s’exclame WalfQuotidien. « Le dialogue indirect engagé depuis quelque temps entre Ousmane Sonko, en détention, et Macky Sall commence à révéler ses secrets, affirme le journal. Même si ses militants et ses responsables nient tout rapprochement avec le régime, l’acte posé, hier, par les députés de l’ex-Pastef lors de l’examen du projet de loi d’amnistie en commission des lois, vient remettre tout en cause. » En effet, « qui ne dit mot consent… », commente WalfQuotidien. « Pastef et ses députés sont donc en faveur du projet puisqu’ils ne s’opposent pas à cette initiative du président de la République, qui est considérée par beaucoup de Sénégalais comme une prime à l’impunité. (…) Aujourd’hui, les faits donnent raison à certains qui avaient très tôt crié au deal entre Macky Sall et Ousmane Sonko. » Antidote à la crise ? Alors, s’interroge Le Monde Afrique, ce projet de loi « sera-t-il, s’il est adopté, l’antidote à la crise politique déclenchée il y a un mois par la décision du chef de l’État de reporter l’élection présidentielle, sans qu’aucune date de scrutin n’ait encore été fixée depuis ? » Réponse du journal : « la polémique qui a suivi son annonce, ainsi que les inconnues qu’il laisse planer dans le moment d’incertitude que vit le Sénégal, incite à la prudence. (…) Le président Macky Sall continue de promettre qu’il s’en ira le 2 avril au terme de son mandat, mais il ne manque pas entre-temps de chercher à semer la confusion parmi ses opposants. » Réconciliation ? « Le Sénégal retient son souffle ! », s’exclame le quotidien Aujourd’hui au Burkina Faso. Aujourd’hui qui estime que « cette loi d’amnistie qui suscite tant de débats passionnés est nécessaire pour le Sénégal qui est à un carrefour crucial de son histoire. La réconciliation et la cohésion nationale doivent être au cœur des préoccupations, tout en veillant à la justice et à la transparence, affirme le quotidien ouagalais. Il est des moments de la vie de la Nation où la cohésion doit s’extraire des querelles politiciennes. (…) Les parlementaires sont (donc) à la croisée des chemins, pointe encore Aujourd’hui, pour permettre une sortie de crise en privilégiant certains piliers de la pure tradition wolof que sont le pardon et la cohésion sociale (…). » Aucune nouvelle du colonel Alpha Yaya Sangaré… À la Une également, cette question posée par WakatSéra : « où donc est passé le colonel-écrivain ? » En effet, depuis son arrestation le week-end dernier à Bamako du colonel malien Alpha Yaya Sangaré, plus aucune nouvelle de ce dernier. L’organisation Human Rights Watch s’inquiète de sa disparition. « Son crime », rappelle le journal : avoir repris dans un livre des passages de rapports de l’organisation de défense des droits de l’homme à propos d’exactions menées par les Forces armées maliennes. Cette affaire a entraîné une véritable « cacophonie au sommet de l’État », pointe Le Challenger à Bamako. Avec tout d’abord la sortie de l’ouvrage du colonel, avec la bénédiction de la hiérarchie militaire, puis sa volte-face et...

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À la Une: une amnistie qui soulève bien des questions au Sénégal…

3/5/2024
Le projet de loi d’amnistie, initié par le président Macky Sall, est désormais sur les rails. Il doit être examiné ce mardi par une commission technique composée de 30 députés de la majorité et de l’opposition, avant un débat en plénière à l’Assemblée nationale demain mercredi. Cette amnistie concerne les auteurs de faits commis lors des manifestations politiques entre 2021 et 2024, qui ont fait des dizaines de morts et provoqué d’importantes dégradations matérielles, comme le saccage de l'université de Dakar. Une amnistie qui soulève donc bien des questions… Tout d’abord, « Ousmane Sonko va-t-il retrouver son éligibilité ? », s’interroge le site d’information Senego. L’opposant qui est derrière les barreaux depuis juillet dernier, a été condamné pour des propos diffamatoires, rappelle le site, à l’encontre du ministre Mame Mbaye Niang. Une condamnation qui entre dans le cadre de l’amnistie. Mais qu’en est-il d’une autre affaire ? Celle du salon de beauté Sweet Beauty pour laquelle, accusé de viol par une jeune femme de 20 ans, Adji Sarr, Ousmane Sonko a été condamné par contumace pour corruption de la jeunesse. En effet, pointe Jeune Afrique, « cette affaire privée ne relève pas du type d’infractions énumérées par le projet de loi et les viols allégués par la jeune femme auraient été commis, pour la plupart, avant la date du 1ᵉʳ février 2021 retenue comme point de départ de la période de deux années couverte par l’amnistie. » La colère des familles de victimes… Autre question soulevée par cette loi d’amnistie : quid des familles des victimes de la répression politique ? En effet, rappelle Jeune Afrique, « au sein de l’opposition et de la société civile, cette initiative gouvernementale est décriée dans la mesure où elle aurait notamment pour effet de garantir l’impunité aux membres des forces de défense et de sécurité, soupçonnés de s’être rendus coupables d’exactions contre de nombreux manifestants, dont plusieurs dizaines ont trouvé la mort entre mars 2021 et juillet 2023. » Ce serait donc « une insulte aux familles endeuillées », s’exclame le site Seneplus. En effet, précise-t-il, « alors que plus de 60 personnes ont perdu la vie lors de manifestations politiques depuis 2021, ce projet de loi d’amnistie générale risque de nier le droit à la justice des proches de victimes. » D’ailleurs, rapporte Seneplus, « l’ONG Amnesty international s’est élevée, hier, contre le projet, estimant que son adoption constituerait un affront aux familles des victimes et une prime troublante à l’impunité. » Amnésie collective ? Dans les colonnes de WalfQuotidien, le député Thierno Alassane Sall hausse le ton : « balles réelles, femmes brûlées vives à bord de bus, jeunes handicapés à vie, avenirs calcinés, université saccagée, biens publics et privés détruits. (…) Beaucoup de nos compatriotes porteront, à vie, les stigmates de ces événements, affirme Thierno Alassane Sall. Nous avons tous été directement ou indirectement meurtris. En ces jours de mars où le pays devrait être tenu en haleine par le second tour de la présidentielle, nous voilà face à une tentative d’occulter la vérité pour le bénéfice de quelques-uns. Qui est derrière cette loi ? À qui profite-t-elle vraiment ? Les victimes, les familles, le Sénégal méritent que la lumière soit faite. » L’ancien parlementaire Thierno Bocoum s’emporte également dans le quotidien 24 Heures : « Macky Sall veut nous imposer une amnésie collective, affirme-t-il. Il cherche ainsi à faire table rase sur les crimes ignobles et délits qui ont secoué ce pays durant toute la période visée. C’est un manque de respect notoire envers le peuple sénégalais. » Que va dire la CPI ? Et puis autre interrogation : quelle va être l’attitude de la CPI face à cette amnistie ? Interrogation posée par WalfQuotidien qui pointe que « la Cour pénale internationale, saisie des mêmes faits, risque de faire blocage à ce projet de loi d’amnistie, même adopté par l’Assemblée nationale sénégalaise. » Enfin, le...

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À la Une: massacres en série au Burkina Faso

3/4/2024
C’était le 25 février dernier : trois villages ont été attaqués dans la région du Nord. Komsilga, Nodin et Soroe, dans la province du Yatenga. Bilan : environ 170 morts, dont de nombreux femmes et enfants. Le même jour, une mosquée était également attaquée à Natiaboani dans l’est du pays, ainsi qu’une église à Essakane-Village, dans le nord. Là aussi, il y aurait des dizaines de victimes. Qui sont les auteurs de ces massacres ? Les soupçons se portent sur les groupes jihadistes qui sévissent dans ces régions. « Le procureur ouvre une enquête et lance un appel à informations », pointe WakatSéra. « Le Burkina ploie mais ne rompt pas ! », s’exclame pour sa part Aujourd’hui. Ces massacres « viennent rappeler de façon sanguinolente que le combat contre ceux qui tuent, brûlent les champs et provoquent des exodes massifs internes, ces gens-là n’ont pas mis l’arme au pied, mais l’ont toujours en bandoulière. (…) La tragédie sécuritaire du Yatenga est un énième coup que commettent ces attaquants et en même temps appelle à une vigilance éternelle. Il faut saluer, poursuit Aujourd’hui, la sortie du chef d’état-major des armées, le général Simporé qui a informé que le curseur sécuritaire a grimpé pour faire comprendre aux Burkinabè que leurs ennemis pouvaient attaquer à tout moment, via les kamikazes, (…) avec même des possibilités d’attaques de centres urbains. Alerte et risque maximum, donc, mesures exceptionnelles, s’exclame encore le quotidien burkinabé, avec des patrouilles dissuasives et des fouilles des véhicules et engins qui se sont accentuées ce week-end et qui se poursuivent dans les deux capitales Ouaga et Bobo ». Mali : un colonel accuse les FAMa À la Une également, la polémique au Mali à propos d’un livre sur le terrorisme, écrit par un colonel malien, et qui incrimine les Forces armées maliennes (FAMa). Cet ouvrage s’intitule Mali : le défi du terrorisme en Afrique. Il a été écrit par le colonel Alpha Yaya Sangaré. Tout avait pourtant bien commencé, relate Maliweb. « Le 24 février dernier, à l’École de Maintien de la Paix, le livre avait été lancé en grande pompe, en présence du Colonel Abdoulaye Maïga, ministre d’État et porte-parole du gouvernement. C’était également en présence de plusieurs officiers supérieurs de l’armée. L’ORTM (la télévision publique) avait (même) consacré un reportage de six minutes à la sortie de ce livre. Avec ce commentaire : "cet ouvrage de 400 pages retrace la problématique de la menace terroriste sur le continent africain, notamment au Mali. (…) L’auteur voit le phénomène du terrorisme sous deux angles. Primo, il fait un bilan contrasté de la lutte anti-terroriste sur le continent africain, particulièrement au Mali. Secundo, il propose des pistes stratégiques de solution pour un avenir plus serein". » Alors « que s’est donc-t-il passé ? », s’interroge Maliweb. Apparemment, la hiérarchie militaire n’avait pas lu l’ouvrage en entier. Dans certains passages, en effet, l’auteur, rapporte Le Monde Afrique, « cite des rapports d’organisations internationales de défense des droits humains documentant des abus de l’armée malienne lors d’opérations antiterroristes ». Une semaine plus tard, « le ministère de la Défense dénonce, affirme-t-il, de "fausses accusations" à l’encontre des FAMa. Et précise que le colonel Alpha Yaya Sangaré sera "soumis à la règlementation en vigueur" ». Le 2 mars au soir, le colonel est arrêté « par des agents cagoulés, venu dans deux véhicules 4/4 et sans plaques d’immatriculation », précise le site Malijet. « Crapaud, anguille ou poisson-serpent ? » Commentaire de L’Observateur Paalga au Burkina Faso : « Plus qu’un pavé dans la mare, c’est une véritable bombe littéraire que le colonel Yaya Sangaré a fait exploser, éclaboussant un parterre d’illustres invités. » Le quotidien ouagalais cite ce proverbe : « Quand un crapaud sort de la rivière pour dire que le crocodile a mal aux yeux, on est fondé à le croire. » Alors, « crapaud, anguille ou poisson-serpent, le...

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À la Une: l’annonce par Macky Sall de la date de la présidentielle au Sénégal

3/1/2024
Ce sera donc le 2 juin. Si la presse sénégalaise relaye cette date, annoncée hier jeudi par le président sénégalais, c’est plutôt celle du 2 avril, jour de la fin de son mandat qui préoccupe les journaux. « La date de mon départ reste absolument ferme », titre Sénégo qui cite Macky Sall. Et après, que peut-il se passer ? « Le brouillard plane sur l’avenir politique du Sénégal », nous dit Seneweb. Mais il n’y a pas pour autant 1 000 scénarios possibles. Rewmi cite le ministre de l’Intérieur : « Nous sommes dans une situation inédite, car la Constitution avait prévu trois cas de figure : l’empêchement, la démission et le décès. » Et ce sera au Conseil constitutionnel de trancher, poursuit Dakar actu : « Soit le conseil choisi que le président de la République ne peut pas partir, il reste en place pendant deux mois pour remettre la clé au président démocratiquement élu. Ou bien, le Conseil constitutionnel constate qu’il y a vacance de pouvoir et c’est le président de l’Assemblée nationale qui devient automatiquement président de la République. » Dans ce dernier cas, précise Dakar Matin : « Tout le processus électoral sera repris, il n’y a plus de droit acquis pour les 19 candidats, car le président de l’Assemblée national doit organiser de nouvelles élections. » Et puis il y a tout de même une dernière possibilité, relayée par l'avocat Abdoulaye Tine, membre de la coalition d’opposition F24 dans les colonnes de Dakar actu : « Si le président ne démissionne pas d’ici le 02 avril, l’opposition et les forces vives prendront leurs responsabilités car, elles ne comptent pas laisser le pouvoir sombrer. » Loi d’amnistie annoncée par Macky Sall lors du dialogue national « La loi d’amnistie ou le second assassinat des martyrs de 2021 à 2024 », titre Seneplus. Le site en ligne qui donne la parole au Collectif des universitaires pour la démocratie, groupe d’intellectuels sénégalais. Pour eux, « l’usage politicien de l’amnistie brouille toute perspective de réalisation d’un avenir collectif empreint de sérénité et d’apaisement ». Jeune Afrique constate que même au sein du camp présidentiel, l’idée ne fait pas l’unanimité. JA cite Samba Sy, ministre du Travail et secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail : « Je ne dis pas que nous ne devons pas nous réconcilier, mais n’oublions pas ce qu’il s’est passé pour que, demain, les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets. » Et le Monde Afrique cite un habitué du palais présidentiel qui assure que « Samba Sy a dit tout haut ce que pensent beaucoup d’élus de la majorité ». Et le quotidien constate que du côté de l’opposition, on voit dans la loi d’amnistie une manœuvre du président sénégalais : « Macky Sall et son équipe sont en réalité hantés par la perspective de devoir répondre de leurs actes, car le peuple ne pardonnera jamais », confie Thierno Alassane Sall, opposant et candidat à la présidentielle. Des arguments soutenus également par des organisations de la société civile, ajoute le Monde Afrique. Mais Jeune Afriquea sorti la calculette et constate que « le texte devrait, sans surprise, être voté par l’Assemblée nationale, où la coalition Benno Bokk Yakaar conserve 81 députés sur 165. La majorité présidentielle pourra également compter sur l’apport de voix des 24 élus du Parti démocratique sénégalais (PDS, de Karim Wade), son nouvel allié de circonstance au sein de l’opposition ». Mort de l’opposant Yaya Dillo au Tchad Très factuelle, la presse tchadienne se fait l’écho de l’annonce par le procureur de la république de la mort de Yaya Dillo lors de « l’assaut au siège du Parti socialiste sans frontières » ce mercredi 28 février. Tchad Vision relaye le bilan :« Une dizaine de morts, de nombreux blessés et 26 interpellations. » Le pure player qui ajoute que « d’après la version officielle, les forces de l’ordre se sont déployées en riposte, à l’attaque des locaux des services de renseignements ». Jeune Afrique précise les circonstances et les raisons de...

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